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VII


le petit pâtre qui alla porter une lettre au paradis.


(PREMIÈRE VERSION).



Il y avait une fois un petit pâtre (les petits pâtres sont tous de petits saints, dit-on) qui allait tous les jours garder ses moutons sur une grande lande. Pour se distraire et trouver le temps moins long, il chantait tout le long du jour des soniou et des cantiques, et les prières qu’il entendait chanter chaque dimanche, à la grand’messe, dans la vieille église de sa paroisse.

Un jour, comme il était à jouer et à chanter, selon son habitude, il vit venir à lui un vieil homme à la barbe longue et blanche, et qui avait fort bonne mine.

— Ton petit cœur est bien joyeux, mon enfant, lui dit le vieillard ; que chantes-tu de la sorte ?

— Ma prière, répondit l’enfant.

— Cela est très-bien, mon enfant ; mais voudrais-tu faire une commission pour moi ?

— Je ne puis pas délaisser mes moutons, car,