Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/262

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— Je croyais que c’aurait été plus amusant que cela ; il a été noyé trop vite.

Nos gens retournèrent alors au château, croyant bien être délivrés à tout jamais de Bilz. Mais, ils n’en avaient pas fini encore avec lui, comme vous allez le voir.

VIII

À quelques jours de là, le seigneur du Kerouez, sa femme et sa fille allèrent à une grande foire, à Lannion. Comme ils visitaient les belles boutiques qui se trouvaient là, ils restèrent tout-à-coup saisis d’étonnement et bouche béante, en voyant Bilz à la tête d’une des plus belles et des plus riches de ces boutiques.

— Bilz !… s’écria le seigneur tout ébahi. Bilz s’avança vers eux, souriant, et, avec toute la politesse dont il était capable.

— Ah ! Monseigneur, dit-il, que je suis donc heureux de vous revoir, et votre dame, et votre demoiselle également, pour vous remercier de tout le bien que vous m’avez fait !

— Comment cela ? demanda le seigneur, de plus en plus étonné.

— Mais, vous ne savez donc pas ? C’est vous qui êtes l’auteur de ma fortune ; tout ce que vous voyez ici, c’est à vous que je le dois. Et pour commencer de vous en témoigner ma reconnaissance, acceptez, je vous prie, un couvert d’argent pour chacun de vous.