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6 THÉORIE DES EFFETS MECANIQUES

pas seulement dans la propriété qu’elle possède de marcher très-vite et de pouvoir être noyée dans l’eau du bief inférieur, sans trop d’inconvénients pour l’effet utile, car le dispositif des roues verticales à aubes courbes dont il a été parlé ci-dessus en est pourvu à un degré déjà assez prononcé, mais bien, redisons-le, dans cette heureuse idée de faire arriver l’eau horizontalement par tout le pourtour intérieur de la roue, et de la faire dégorger par la partie la plus étendue, par sa circonférence extérieure. Il en résulte effectivement que, dans la plupart de ses applications à l’industrie, cette roue permet, sous de très-petites dimensions, et par conséquent avec une faible dépense en argent et en force, un débit d’eau pour ainsi dire illimité, que l’écoulement s’y opère d’une manière facile, et, en quelque sorte, sans entraves ; qu’enfin elle fonctionne avantageusement à peu près sous toutes les chutes et à toutes les vitesses, sans éprouver, de la part du poids de ses propres parties et de celui de l’eau qui la met en action, ce surcroît de résistance qui se fait sentir dans presque toutes les roues existantes, et se trouve accompagné d’inconvénients plus particulièrement fâcheux dans celles dont l’axe est vertical.

On sait, au surphis, avec quel art infini M. Fourneyron est parvenu à soustraire cette même turbine au défaut, d’abord si capital, du prompt usé des pivots, et comment aussi, à force d’études, de soins et de persévérance, il en a perfectionné les différentes parties de manière à constituer, de l’ensemble, un moteur puissant qui est en tous points comparable, pour l’élégance et la simplicité des dispositions, à cette admirable machine due à quarante années de travaux d’un homme de génie tel que Watt. D’une autre part, ne