Page:Marie de Compiègne - L’évangile aux femmes.djvu/68

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64- NOTICE DU MANUSCRIT C. Le manuscrit C (aujourd’hui n" 1593, fonds frauçais, autrefois n" 7615), de la Bibliothèque nationale, est le plus récent des quatre, comme il est facile de s’en convaincre par l’examen des formes et de l’orthographe qui sont souvent toutes modernes. Il a longtemps appartenu au premier président de la Chambre des monnaies, historiographe de France sous Henri I V, Claude Fauchet, qui dans son ouvrage intitulé Recueil de l’origine de la langue et poésie françaises (1), en a largement usé. L’évangile aux femmes s’y trouve placé immédiatement après les fables de Marie de Compiègne, que Fauchet appelle Marie de France (2). Ce manuscrit ne peut remonter au-delà du XV siècle, et encore je le placerais plus volontiers vers le milieu qu’au commencement, non pas à cause du style qui, quoique rajeuni en plus d’un endroit, laisse voir cependant la trace d’une composition plus ancienne, écrite en dialecte picard, mais à cause de l’orthographe qui est souvent celle de la fin du XVe siècle, à moins que les exigences de la rime ne forcent le scribe à faire de l’archaïsme malgré lui. Encore quelquefois est-il entraîné par l’habitude, et fait-il violence au vers, sous le rapport du nombre des syllabes. Le ms C contient 32 couplets, dont 8 ne se retrouvent ni dans le ms A, ni dans le ms B, ni dans le ms D nous les marquons d’un astérisque. Les trois derniers couplets lui sont communs avec le ms B, qui les présente aussi à la fin et dans le même ordre (3). Il est à remar(1) Recueil de l’origine de la langue et poésie françoises, ryme et romans, plus les noms et sommaires des 127 poètes françois vivant avant l’an 1300. Paris, chez Robert Estienne, 1581. (2) On pourrait peut-être en tirer un argument en faveur de notre thèse mais nous n’insistons pas. (3) Voir le tableau de concordance, page 59.