Page:Martinet - De la situation économique et de la mortalité de l’espèce bovine.djvu/20

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Si l’on étudie comparativement les diverses épizooties qui ont sévi en France ou en Europe à diverses époques, on voit qu’elles présentent de notables différences sous plusieurs rapports. On a observé, en effet, que telle épizootie se distingue d’une épizootie antérieure ou subséquente par la prédominance de certains symptômes, de certaines formes dans la marche, la gravité, les phénomènes initiaux de la maladie. Tout cela provient souvent de l’influence qu’exercent les constitutions médicales d’une même maladie régnant à la même époque. Cependant, l’épizootie, considérée dans une localité sur une même espèce animale, examinée sur chaque individu en particulier, offre des caractères généraux à peu près semblables, qui n’échappent pas à l’œil de celui qui les observe.

On voit les épizooties naître spontanément, se répandre peu à peu, affecter un plus ou moins grand nombre d’animaux, se déplacer avec eux, et s’ils sont amenés dans un autre pays, pour aussi éloigné qu’il soit, sévir encore sur eux comme dans les points qu’ils habitaient en premier lieu. Les barrières naturelles, telles que les montagnes, les cours d’eaux, etc., qui sont efficaces pour arrêter les progrès des enzooties, ne peuvent empêcher l’extension des épizooties qui semblent obéir à des lois qu’on ne connaît pas bien souvent. Elles attaquent parfois de préférence les vieux animaux, d’autres fois les jeunes, ou bien les adultes exclusivement, quoique tous les sujets soient exposés aux mêmes influences, aussi, est-il bizarre de voir les épizooties frapper certains sujets préférablement à d’autres ; il est