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ment dans les caveaux de la Banque, conservaient grassement leur poids fort alors que la remuante monnaie courante s’était amenuisée dans l’âpre frottement avec le monde extérieur. Pour ce qui est des idéalistes africains, il nous faut les abandonner à leur sort, en attendant que des voyageurs critiques nous donnent sur eux de plus amples renseignements[1]. On pourrait qualifier de monnaie approximativement idéale, au sens de Steuart, l’assignat français : Propriété nationale. Assignat de 100 francs. Il est vrai que la valeur d’usage que devait représenter l’assignat était ici spécifiée : à savoir les terres confisquées ; mais on avait oublié la détermination quantitative de l’unité de mesure, et « franc », par conséquent, était un mot vide de sens. Combien de terre était représentée par l’assignat d’un franc, cela dépendait du résultat des enchères publiques. Dans la pratique pourtant, l’assignat d’un franc circulait comme signe de valeur de la monnaie argent et c’est à cet étalon d’argent que se mesurait sa dépréciation.

L’époque de la suspension des paiements en

  1. À l’occasion de la dernière crise commerciale, on exaltait avec emphase dans certains milieux anglais la monnaie idéale africaine, depuis qu’on avait transféré son siège de la côte au cœur de la Barbarie. On attribuait le fait que les Berbères sont exempts de crises commerciales à l’unité de mesure de leurs barres. N’eut-il pas été plus simple de dire que le commerce et l’industrie sont les conditions sine qua non des crises commerciales et industrielles ?