Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/123

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procès de circulation non seulement comme une valeur d’usage particulière, par exemple, une tonne de fer, mais aussi comme une valeur d’usage d’un prix déterminé, mettons de 3 £. 17 s. 10 1/2 d., ou d’une once d’or. Ce prix qui est, d’un côté, l’exposant du quantum de temps de travail contenu dans le fer, c’est-à-dire de sa grandeur de valeur, exprime en même temps le pieux désir qu’a le fer de devenir de l’or, c’est-à-dire de faire revêtir au temps de travail que lui-même contient la forme de temps de travail social général. Si cette transsubstantiation n’aboutit pas, la tonne de fer non seulement cesse d’être marchandise mais encore d’être produit, car elle n’est marchandise que parce qu’elle est non-valeur d’usage pour son détenteur, autrement dit, son travail n’est du travail réel qu’autant qu’il est du travail utile pour autrui et il n’est utile à lui-même qu’autant qu’il est du travail général-abstrait. La tâche du fer ou de son possesseur consiste donc à découvrir dans le monde des marchandises le point où le fer attire l’or. Cette difficulté, le salto mortale de la marchandise, est surmontée si la vente s’effectue réellement, ainsi qu’il est supposé ici dans l’analyse de la circulation simple. De ce que la tonne de fer par son aliénation, c’est-à-dire son passage de la main où elle est non-utilité dans la main où elle est utilité, se concrète comme valeur d’usage, elle réalise à la fois son prix, et, d’or imaginaire qu’elle était, elle devient de l’or réel. Une once d’or réel