Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/160

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seconde idéalisation de la monnaie métallique, causée par le procès de la circulation lui-même, ou la scission entre son contenu nominal et son contenu réel, est exploitée en partie par les gouvernements, en partie par les aventuriers particuliers qui falsifient les monnaies de toutes les façons. Toute l’histoire du monnayage, depuis le commencement du Moyen Âge jusque bien avant dans le xviiie siècle, se résout dans l’histoire de ces falsifications doubles et antagoniques ; et la volumineuse collection des économistes italiens de Custodi roule en grande partie sur ce point.

L’existence fictive de l’or à l’intérieur de ses fonctions entre en conflit avec son existence réelle. Dans la circulation une monnaie d’or a perdu plus, une autre moins, de sa substance métallique et un sovereign vaut maintenant en fait plus qu’un autre. Parce que dans leur fonction monétaire ils valent autant l’un que l’autre, que le sovereign qui est un quart d’once ne vaut pas plus que le sovereign qui n’a que l’apparence d’être un quart d’once, les sovereigns de poids subissent entre les mains de détenteurs peu scrupuleux des opérations chirurgicales, et on leur retranche artificiellement ce que la circulation enlevait naturellement à leurs frères légers. Ils sont rognés et altérés, et le superflu de leur graisse d’or va se fondre dans le creuset. Si 4672 1/2 sovereigns d’or mis sur le plateau de la balance ne pèsent plus en moyenne que 800 onces au lieu de 1200, ils n’achèteront