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L’or, c’est-à-dire la marchandise spécifique qui sert de mesure de valeur et de moyen de circulation, devient monnaie sans que la société y coopère autrement. En Angleterre, où le métal argent n’est ni mesure des valeurs ni moyen de circulation dominant, il ne devient pas monnaie, et en Hollande l’or cessa d’être de la monnaie dès qu’il fut détrôné comme mesure de valeur. Ainsi une marchandise devient tout d’abord monnaie en tant que unité de mesure de valeur et de moyen de circulation, autrement dit, la monnaie est l’unité de mesure de valeur et de moyen de circulation. Mais, comme telle, l’or a de nouveau une existence indépendante, différenciée de sa manière d’être dans les deux fonctions. À titre de mesure de valeur, l’or n’est que de la monnaie idéale et de l’or idéal ; à titre de simple moyen de circulation il est de la monnaie symbolique et de l’or symbolique ; dans sa simple corporéité métallique l’or est de la monnaie ou la monnaie est de l’or réel.

Considérons maintenant la marchandise or au repos, laquelle est de la monnaie dans son rapport avec d’autres marchandises. Toutes les marchandises représentent dans leurs prix une somme d’or déterminée ; elles ne sont que de l’or imaginé ou de la monnaie imaginée, des représentants de l’or ; et inversement la monnaie dans le signe de valeur était simple représentant des prix des marchandises[1]. Toutes les marchandises n’étant ainsi

  1. « Non solo i metalli ricchi son segni delle cose…ma