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tous les travaux concrets par le contenu. L’or est la richesse universelle individualisée[1]. Sous son aspect de médiateur de la circulation il essuya toutes sortes d’affronts ; il fut rogné, aplati même jusqu’à n’être plus qu’un chiffon de papier symbolique. Comme monnaie il rentre en possession de sa splendeur d’or[2]. De serviteur il devient maître. De simple aide-manœuvre il devient le dieu des marchandises[3].

  1. Petty, « Gold and silver are universal wealth. » Pol. Arith., p. 242, l. c.. (L’or et l’argent sont la richesse universelle).
  2. E. Misselden, Free Trade or the means to make Trade florish, etc., London, 1622. « The natural matter of Commerce is Merchandize, which Merchants from the end of Trade have stiled commodities. The artificial matter of Commerce is Money, which hath obtained the title of sinews of warre and of State. Money, though it be in nature and time after merchandize, yet forasmuch as it is now in use is become the chiefe » (p. 7) (La matière naturelle du commerce est la marchandise que les marchands, eu égard aux fins du commerce, ont appelée « commodity ». La matière artificielle du commerce est l’argent qui a reçu le nom de « nerf de la guerre et de l’État ». L’argent, bien que dans la nature et le temps il vienne après la marchandise, est devenu la chose principale). Il compare la marchandise et l’argent aux deux petits-fils de Jacob qui, lorsqu’il les bénit, posa sa main droite sur le plus jeune et sa main gauche sur l’aîné. Boisguillebert, Dissertation sur la nature des richesses, etc., l. c. « Voilà donc l’esclave du commerce devenu son tyran… La misère des peuples ne vient que de ce qu’on a fait un maître, ou plutôt un tyran de ce qui était un esclave »(p. 399-395).
  3. Boisguillebert, l. c. « On a fait une idole de ces métaux (l’or et l’argent) ; et laissant là l’objet et l’intention