Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/208

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baissent ou si la rapidité de la circulation augmente, les réservoirs des trésors absorbent la partie de l’argent retirée de la circulation ; si les prix montent ou si la rapidité de la circulation diminue, les trésors s’ouvrent et refluent en partie vers la circulation. Le figement de l’argent circulant en trésor, et l’épanchement des trésors dans la circulation est un mouvement oscillatoire continuellement changeant, et où la prédominance de l’une ou de l’autre tendance est déterminée exclusivement par les fluctuations de la circulation des marchandises. Les trésors servent ainsi de canaux de distribution et de dérivation de l’argent circulant, en sorte qu’il ne circule jamais à titre de numéraire que le quantum d’argent déterminé par les besoins immédiats de la circulation. Si la circulation totale prend subitement de l’extension, et si l’unité fluide de vente et d’achat prédomine, mais de manière que la somme totale des prix à réaliser s’accroît plus rapidement encore que la vitesse du cours de la monnaie, les trésors se vident à vue d’œil ; dès que le mouvement total s’arrête de façon inaccoutumée, ou que le mouvement de vente et d’achat se consolide, le moyen de circulation se fige en monnaie dans des proportions saisissantes et les réservoirs des trésors s’emplissent bien au-delà du niveau moyen. Dans les pays où la circulation est purement métallique ou qui se trouvent à un stade de production peu développé, les trésors sont infiniment éparpillés et