Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mation en argent. Pour le vendeur, au contraire, c’est la seconde métamorphose qui s’accomplit, c’est-à-dire que l’argent est retransformé en marchandise avant que soit accomplie la première métamorphose, avant que la marchandise ait été il transformée en argent. La première métamorphose apparaît donc ici dans le temps après la seconde, et par là l’argent, qui est l’aspect de la marchandise dans sa première métamorphose, acquiert une nouvelle fixité de forme. L’argent, ou l’évolution indépendante de la valeur d’échange, n’est plus la forme médiatrice de la circulation des marchandises, mais son résultat final.

Il n’est pas besoin de démontrer en détail que de pareilles ventes à terme, où les deux pôles de vente sont séparés dans le temps, naissent spontanément de la circulation simple des marchandises. D’abord, le développement de la circulation veut que les mêmes échangistes se confrontent à plusieurs reprises comme vendeurs et acheteurs. Cette confrontation répétée ne demeure pas purement fortuite ; une marchandise est, par exemple, commandée pour un terme futur auquel elle doit être livrée et payée. Dans ce cas, la vente est effectuée idéalement, c’est-à-dire juridiquement, sans que la marchandise et la monnaie apparaissent matériellement. Les deux formes de l’argent, moyen de circulation et moyen de paiement ici, coïncident encore puisque, d’une part, marchandise et monnaie changeait de place simultanément et que, d’autre