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En qualité de moyen universel de paiement la monnaie devient la marchandise universelle des contrats — tout d’abord à l’intérieur seulement de la sphère de la circulation des marchandises[1]. Mais à mesure qu’elle s’établit dans cette fonction, toutes les autres formes de paiement se résolvent peu à peu en paiements en monnaie. Le degré auquel la monnaie s’est développée comme moyen de paiement exclusif indique jusqu’à quel degré la valeur d’échange s’est emparée de la production dans son étendue et sa profondeur[2].

La quantité de la monnaie qui circule en qualité de

    Macleod, Theory and practice of Banking, etc., London, 1855. V. I, ch. I.

  1. Bailey, loc. cit., p. 3. « Money is the general commodity of contracts, or that in which the majority of bargains about property, to be completed at a future time, are made ». (L’argent est la marchandise générale des contrats, celle dans laquelle se font la majeure partie des marchés (relatifs à la propriété) qui doivent se conclure plus tard.)
  2. Senior, loc. cit., p. 221. dit : « Comme la valeur de toute chose varie dans une période de temps donnée, les gens choisissent pour moyen de paiement un objet dont la valeur varie le moins et qui conserve le plus longtemps une capacité moyenne donnée d’acheter des choses. C’est ainsi que la monnaie devient l’expression ou le représentent des valeurs ». C’est l’inverse. Parce que l’or, l’argent, etc., sont devenus monnaie, c’est-à-dire matérialisation de la valeur d’échange, dans son indépendance, ils deviennent moyens de paiement universels. C’est précisément à l’heure ou la considération sur la durée de la valeur de la monnaie, mentionnée par M. Senior, entre en jeu, c’est-à-dire dans les périodes où par la force des circonstances la monnaie s’impose comme moyen de paie-