Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/236

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universellement leur propre valeur d’échange, la forme de celle-ci, métamorphosée en or et en argent, apparaît comme la monnaie universelle. Tandis que par leur industrie généralisée et leur commerce universel les nations d’échangistes convertissent l’or en monnaie adéquate, l’industrie et le commerce ne leur apparaissent que comme un moyen pour soustraire au marché mondial la monnaie sous forme d’or et d’argent. En tant que monnaie universelle, l’or et l’argent sont donc tout ensemble le produit de la circulation générale des marchandises et le moyen d’en étendre toujours la sphère. De même qu’à l’insu des alchimistes cherchant à faire de l’or, naquit la chimie, de même à l’insu des possesseurs de marchandises, courant après la marchandise sous sa forme enchantée, jaillissent les sources de l’industrie mondiale, du commerce mondial. L’or et l’argent aident à créer le marché du monde en ce que, conçus comme monnaie, ils anticipent son existence. Et ce qui démontre bien que leur effet magique ne se borne pas à l’enfance de la société bourgeoise, mais découle nécessairement du fait qu’aux agents du monde marchand leur propre travail social apparaît à l’envers, c’est l’influence extraordinaire qu’exerce la découverte de nouveaux pays aurifères sur le commerce mondial au milieu du xixe siècle.

La monnaie en évoluant devient monnaie universelle et le possesseur de marchandises devient