Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mique avec d’autres corps, ou, comme disaient les alchimistes, à l’état vierge, et la nature elle-même, dans les grands lavages d’or des rivières, se charge du travail technique. Le travail demande à l’homme, soit pour tirer l’or des rivières, soit pour extraire l’or des terrains d’alluvion, est des plus grossiers, tandis que la production de l’argent suppose le travail des mines et généralement un développement relativement grand de la technique. Malgré sa rareté absolue moindre, la valeur originale de l’argent est donc relativement plus grande que celle de l’or. Aussi l’assertion de Strabon que dans une tribu arabe on donnait 10 livres d’or pour une livre de fer et 2 livres d’or pour une livre d’argent ne paraît point du tout incroyable. Mais dans la proportion où les forces productives du travail social se développent et où, par conséquent, le produit du travail simple enchérit par rapport à celui du travail compliqué, où l’on défonce sur une plus grande étendue la croûte terrestre et où les premières sources alimentaires de l’or se tarissent à la surface, la valeur de l’argent tombe par rapport à celle de l’or. À un degré donné du développement de la technologie et des moyens de communication, la découverte de nouveaux pays aurifères et argentifères pèsera en dernier ressort dans la balance. Dans l’ancienne Asie le rapport de l’or à l’argent était 6 à 1 ou 8 à 1 ; ce dernier rapport était encore celui en Chine et au Japon au commencement du xixe siècle ; 10 à 1, le rapport