Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/256

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masse de la monnaie circulante, la vitesse du cours étant constante, Hume conclut que la hausse ou la baisse des prix des marchandises dépend de la quantité de la monnaie qui circule. Le fait qu’au xvie et au xviie siècle la quantité d’or et d’argent non seulement augmentait, mais que simultanément leurs frais de production diminuaient, Hume aurait pu le constater par la fermeture des mines européennes. Au xvie et au xviie siècle les prix des marchandises en Europe montèrent à mesure qu’augmentait la masse d’or et d’argent importée d’Amérique ; donc, les prix des marchandises de chaque pays sont déterminés par la masse d’or et d’argent qui s’y trouve. C’était là la première « conséquence nécessaire » de Hume[1] Au xvie et au xviie siècle, les prix ne montèrent pas dans la même proportion qu’augmentaient les métaux précieux ; plus d’un demi-siècle s’écoula avant qu’il se produisît une variation quelconque et même alors il se passa bien du temps encore avant que les valeurs d’échange des marchandises fussent généralement estimées en conformité avec la valeur diminuée de l’or et de l’argent, donc avant que la révolution atteignit les prix généraux des marchandises. Ainsi donc, conclut Hume — qui, en parfaite contradiction avec les principes de sa philosophie, transforme, sans critique, des faits observés incomplètement en propositions générales, — ainsi donc,

  1. David Hume, l. c., p. 308.