Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que Ricardo affinait la théorie de Hume, Adam Smith enregistrait les résultats des recherches de Steuart comme des faits morts. Adam Smith a appliqué sa sentence écossaise : « Mony mickles mak a muckle » (les petits ruisseaux font les grandes rivières) à la richesse spirituelle aussi, et il prend une peine mesquine pour cacher les sources auxquelles il doit le peu dont, à la vérité, il sait tirer beaucoup. Plus d’une fois il émousse la pointe d’une question parce qu’une formule aiguë le forcerait à compter avec ses devanciers. Il en est ainsi de la théorie de la monnaie. Il adopte tacitement la théorie de Steuart lorsqu’il dit : l’or et l’argent qui se trouvent dans un pays servent en partie de numéraire, en partie ils sont accumulés comme fonds de réserve dans les pays privés de banques et comme réserves de banque dans les pays possédant une circulation de crédit, en partie ils servent de trésor pour balancer les paiements internationaux, en partie ils sont convertis en articles de luxe. Il passe sous silence la question de la quantité du numéraire circulant en considérant faussement la monnaie comme une simple marchandise[1].

  1. Ceci n’est pas exact. Adam Smith exprime correctement la loi en plusieurs endroits. Cf. le Capital, vol. I, section I, note 78, 4e édit., p. 87 (Note de Kautslry).

    (Voici la note où Marx dit : « Dans mon livre : Zur Kritik, etc., p. 183, j’ai dit qu’Adam Smith passa sous silence cette question de la quantité de la monnaie courante. Cela