Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/281

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Comme dans le premier cas, chaque variation dans sa production affecterait la quantité du métal circulant et partant les prix, il en serait de même maintenant pour l’importation et l’exportation. Dès que la valeur relative de l’or et de la marchandise, ou la quantité normale des moyens de circulation, serait rétablie, la production dans le premier cas, et l’exportation et l’importation dans le second cas, n’auraient plus lieu, sauf pour remplacer les espèces usées et pour satisfaire la demande pour les articles de luxe.

Il s’ensuit « que la tentation d’importer de l’or en échange de marchandises ou ce qu’on appelle un bilan défavorable ne se produit jamais que par suite d’une surabondance des moyens de circulation »[1]. L’or ne serait exporté ou importé que parce qu’il serait surestimé ou déprécié suivant l’expansion ou la contraction de la masse des moyens de circulation au-dessus ou au-dessous de leur niveau normal[2]. Autre conséquence : puisque, dans le premier cas, la production de l’or n’augmente ou ne diminue, dans le second cas, l’or n’est importé ni exporté que parce que sa quantité se trouve au-dessus ou au-dessous de son

  1. « An unfavourable balance of trade never arises but from a redundant currency ». Ricardo, loc. cit., pp. 11-12.
  2. « The exportation of the coin is caused by its cheapness, and is not the effect but the cause of an unfavourable balance », loc. cit., p. 44. (L’exportation du numéraire est causée par son bon marché et n’est point l’effet mais la cause d’un bilan défavorable.)