Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/284

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tradictoirement à cette interprétation paradoxale, on a démontré, au moyen des statistiques, que, depuis 1793 jusque dans ces derniers temps, la quantité des moyens de circulation dans le cas de mauvaises récoltes, ne surabondait pas mais devenait, insuffisante et que, par conséquent, il circulait et il devait circuler plus d’argent qu’auparavant[1].

Ricardo affirmait aussi, à l’époque du blocus continental napoléonien et des décrets de blocus anglais, que les Anglais exportaient de l’or au lieu de marchandises parce que leur monnaie était dépréciée par rapport à la monnaie des pays conti-

    dity which no nation ever wants absolutely, but relatively », loc. cit., p. 75. (Si nous pouvons supposer qu’après une mauvaise récolte, lorsque l’Angleterre a besoin d’une importation extraordinaire de blé, il se trouve chez une autre nation une surabondance de cet article, mais nul besoin d’une autre marchandise, il s’ensuivrait incontestablement que cette nation n’exporterait pas son blé en échange de marchandises, mais elle n’exporterait pas non plus du blé pour de l’argent, puisque ce dernier est une marchandise dont une nation n’a jamais besoin absolument mais relativement).

    Pushkin dans son poème héroïque fait du père de son héros un homme incapable de comprendre que la marchandise est de l’argent. Que l’argent est une marchandise, les Russes l’ont de tout temps compris, comme le démontrent non seulement les importations de blé anglaises de 1838-1842 mais encore toute leur histoire commerciale.

  1. Cf. Thomas Tooke, History of Prices et James Wilson, Capital, currency and banking. (Ce dernier livre est une réimpression d’une série d’articles publiés en 1844, 1845 et 1847 dans le London Economist).