Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/285

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nentaux et qu’en conséquence les prix de leurs marchandises étaient plus élevés ; c’était donc une spéculation plus avantageuse d’exporter de l’or que des marchandises. Selon son dire, les marchandises étaient chères et la monnaie bon marché sur le marché anglais, tandis que sur le continent les marchandises étaient bon marché et la monnaie chère. « Le mal, dit un écrivain anglais, était le bas prix ruineux de nos objets fabriqués et de nos produits coloniaux, sous l’influence du système continental, pendant les six dernières années de la guerre. Les prix du sucre et du café, par exemple, estimés en or étaient, sur le continent, quatre ou cinq fois plus élevés que les mêmes prix estimés en billets de banque en Angleterre. C’était l’époque où les chimistes français découvrirent le sucre de betterave et substituèrent la chicorée au café et où des fermiers anglais faisaient des expériences sur l’engraissement des bœufs avec de la mélasse et du sirop ; c’était l’époque où l’Angleterre prenait possession d’Héligoland et y établissait un dépôt de marchandises pour faciliter la contrebande dans le nord de l’Europe et où les objets légers, de fabrication britannique, entraient en Allemagne en passant par la Turquie. Presque toutes les marchandises du monde entier étaient accumulées dans nos entrepôts d’où on ne pouvait les retirer que par petite quantité, au moyen d’une autorisation française pour laquelle les marchands de Hambourg et d’Amsterdam avaient payé à Napoléon une somme