Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/89

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Qu’il soit susceptible ou non de se manifester ainsi paraît chose fortuite. Quoique dans le prix la valeur d’échange de la marchandise n’acquière qu’idéalement une existence différente d’elle, et que le caractère double du travail qu’elle contient ne soit plus qu’un mode d’expression différent ; que, d’autre part, la matière du temps de travail général, l’or, ne se dresse plus en face de la marchandise réelle qu’à titre de mesure de valeur figurée, cependant dans l’existence de la valeur d’échange comme prix, ou de l’or comme mesure de valeur, est contenue la nécessité de l’aliénation de la marchandise contre de l’or sonnant, la possibilité de sa non-aliénation, bref, toute la contradiction qui résulte de ce que le produit est marchandise ou de ce que le travail spécial de l’individu privé doit, pour produire un effet social, se manifester dans son contraire immédiat, le travail général-abstrait. C’est pourquoi les utopistes qui veulent avoir la marchandise mais non la monnaie, la production qui repose sur l’échange privé sans les conditions nécessaires de cette production, sont conséquents lorsqu’ils « anéantissent » la monnaie non seulement sous sa forme palpable, mais déjà sous la forme éthérée et chimérique de mesure de valeurs. Dans l’invisible mesure des valeurs est embusqué l’argent solide.

Le procès par lequel l’or est devenu mesure des valeurs et la valeur d’échange est devenue prix étant supposé, toutes les marchandises ne sont plus