Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/75

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100 livres. Si la plus-value créée est aussi de 100 livres, — et cela indiquerait que la moitié de la journée de travail de l’ouvrier se composait de travail impayé, — puis si nous estimons ce profit d’après la valeur du capital avancé en salaires, nous dirons que le taux s’élève à 100 0/0, parce que la valeur déboursée serait 100 et la valeur réalisée 200.

Si, de l’autre côté, nous n’envisagions pas seulement le capital déboursé en salaires, mais la totalité du capital déboursé, soit, par exemple, 500 livres sterling, dont 400 représenteraient la valeur des matières premières, les machines, etc., nous dirions que le taux du profit ne s’élevait qu’à 20 0/0, parce que le profit de 100 ne serait que le cinquième de la totalité du capital déboursé.

Le premier mode d’expression est le seul qui vous montre le rapport réel entre le travail payé et le travail impayé, le degré réel d’exploitation (permettez-moi ce mot français) du travail. L’autre mode d’expression est celui dont on se sert communément, et il est, en effet, bien approprié à certains égards. En tous cas il est très commode pour cacher le degré atteint par le travail gratuit que le capitaliste tire de l’ouvrier.

Dans les remarques qu’il me reste à vous présenter j’emploierai le mot Profit pour désigner la masse entière de plus-value soutirée par le capitaliste, sans avoir égard au partage de cette plus-value entre différents bénéficiaires, et en employant l’expression de Taux du profit, j’estimerai toujours les profits d’après la valeur du capital déboursé en salaires.