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SALAIRES, PRIX, PROFITS

trois schellings. La moitié de la journée serait du travail impayé et le taux du profit serait de 100 pour cent. Mais maintenant supposez que, à la suite d’une diminution de productivité, il faille plus de travail pour produire, par exemple, la même quantité de denrées agricoles, de telle sorte que le prix des choses de première nécessité s’élève, pour une journée, de trois schellings à quatre. En ce cas, la valeur du travail hausserait d’un tiers, ou de 33 1/3 pour cent. Il faudrait huit heures de la journée de travail pour produire l’équivalent de l’entretien journalier du travailleur, conformément à son ancien genre de vie. Le surtravail tomberait donc de six heures à quatre, et le taux du profit de 100 pour cent à 50. Mais en réclamant une augmentation de salaire le travailleur ne ferait que réclamer la valeur augmentée de son travail, comme tout autre vendeur de marchandise qui, le coût de production de ses articles ayant augmenté, essaye de se faire payer l’augmentation de valeur. Si le salaire ne haussait pas ou s’il ne haussait pas assez pour compenser l’augmentation de valeur des choses nécessaires à la vie, le prix du travail descendrait au-dessous de la valeur du travail, ce qui amènerait aussi, pour le travailleur, un abaissement de son genre de vie[1].

Mais il pourrait aussi survenir un changement en sens opposé. En vertu de l’accroissement de productivité

  1. De son standard of life. On verra plus loin, page 93 ce qu’il faut entendre par là. (Ch. L.).