Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/82

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du travail, la même quantité de denrées journellement nécessaires pourrait descendre de trois schillings à deux, c’est-à-dire que sur la journée entière de travail il n’y aurait plus besoin que de quatre heures au lieu de six pour reproduire l’équivalent de la valeur des nécessités journalières. L’ouvrier pourrait alors acheter avec deux schellings autant d’objets de première nécessité qu’il en achetait auparavant avec trois, En fait la valeur du travail aurait baissé, mais cette valeur diminuée achèterait la même quantité de marchandises qu’auparavant. Alors les profits monteraient de trois schellings à quatre et le taux du profit de 100 pour cent à 200. Bien que absolument le genre de vie du travailleur fût resté le même, son salaire relatif et en même temps sa position sociale relative, comparée à celle du capitaliste, auraient été abaissées. Si l’ouvrier résistait à cette réduction du salaire relatif, il ne ferait qu’essayer d’avoir part à l’augmentation de productivité de son propre travail et de conserver son ancienne position relative dans l’échelle sociale. C’est ainsi que, après l’abolition des lois sur les céréales, et en violation flagrante des engagements les plus solennels, pris au cours de l’agitation contre ces lois, les fabricants anglais diminuèrent généralement les salaires de dix pour cent. Les ouvriers résistèrent et ils échouèrent d’abord ; puis, à la suite de circonstances que je ne peux raconter en ce moment, ils rattrapèrent les dix pour cent perdus.

2. — Il pourrait arriver que la valeur des choses nécessaires à la vie, et par conséquent la valeur du travail, restassent les mêmes, mais qu’un changement survînt