Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/88

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pour sa force que douze l’étaient précédemment. Quand il contrecarre cette tendance du capital, en luttant pour obtenir une augmentation de salaire qui corresponde à l’augmentation d’intensité du travail, l’ouvrier ne fait que combattre l’avilissement du prix de son travail et l’affaiblissement de sa race.

4. — Vous savez tous que, pour des raisons qu’il serait inutile d’expliquer en ce moment, la production capitaliste traverse certains cycles périodiques. Elle passe par des états de calme, d’animation croissante, de prospérité, de surabondance, de crise et de stagnation. Les prix courants des marchandises et les taux courants du profit suivent les mêmes phases, tantôt descendant au-dessous de leurs moyennes, tantôt s’élevant au-dessus. En observant le cycle entier, vous vous apercevrez que les écarts du prix courant se compensent l’un par l’autre, et que, à prendre la moyenne du cycle, les prix courants des marchandises se règlent d’après leur valeur. Eh bien ! pendant les phases de dépression des prix courants et les phases de crise et de stagnation, l’ouvrier, s’il n’est pas jeté sur le pavé, est du moins certain de voir diminuer son salaire. Pour n’être pas dupé il devra, même en cas de baisse des prix courants, débattre avec le capitaliste la diminution de salaire pour s’assurer qu’elle est bien proportionnelle à la baisse générale des prix. Si, pendant les périodes de prospérité, alors que son industrie réalise un excédent de profits, il ne bataillait pas pour une augmentation de salaires, il ne recevrait, si l’on prend la moyenne d’un seul cycle industriel, pas même son salaire moyen, par conséquent