Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/9

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serait à double tranchant, tandis qu’il ne la fait agir que dans un sens. En effet, si la somme des salaires est une grandeur constante, alors elle ne peut être ni augmentée ni diminuée. Si donc, en amenant une hausse passagère des salaires, les ouvriers font une folie, les capitalistes, en amenant une baisse passagère des salaires, n’en feraient pas une moins grande. Notre ami Weston ne nie pas que dans certaines circonstances les ouvriers puissent amener une hausse forcée des salaires ; seulement, d’après lui, la somme de ces salaires étant naturellement fixe, il devra se produire une réaction. D’un autre côté, il sait aussi que les capitalistes peuvent amener une baisse forcée des salaires et que, en fait, ils essayent continuellement de l’amener. En vertu du principe de la fixité des salaires, une réaction doit se produire dans ce second cas non moins que dans le premier. Les ouvriers, par conséquent, auraient raison de réagir contre la tentative ou le fait d’abaisser les salaires. Donc ils auraient également raison d’amener une hausse des salaires, car toute réaction contre la baisse des salaires est une action pour les relever. Ainsi, en vertu du principe de la fixité des salaires, soutenu par le citoyen Weston, les ouvriers devraient, dans certaines circonstances, se coaliser et lutter pour une augmentation de salaires.

S’il le nie, il faut qu’il renonce à la proposition dont cette conclusion découle. Qu’il n’aille pas dire que la somme des salaires est une quantité constante, mais que tout en ne pouvant pas et ne devant pas augmenter, elle peut et doit diminuer toutes les fois que cela plaira