Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, I.djvu/90

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provinces rhénanes[1], spéculateur avide, qui n’a aucune opinion sincère, prêchant aujourd’hui un libéralisme de juste milieu, demain un article de complaisance gouvernementale.

Ajoutez à ces quelques détails la censure qui surveille, gêne et coupe toute pensée hardie, et vous verrez que la presse allemande se trouve sous une rude tutelle.

L’Observateur rhénan, de Cologne, est une feuille servile du cabinet de Berlin[2] ; aussi, malgré les subventions gouvernementales ne peut-il obtenir plus de 4 à 500 abonnés. La Gazette du Weser, à Brême, la Gazette du soir, à Mannheim, et cette dernière surtout, avec une nuance radicale, comptent parmi les feuilles les plus indépendantes de l’Allemagne ; mais ce sont précisément celles que les bureaux de traduction à Paris citent le plus rarement.

Les journaux publiés en allemand dans la Suisse n’ont d’autre intérêt que celui qui s’attache aux questions locales.

En Angleterre on publie également un journal allemand sous le nom de Deutsche Londoner

  1. Souvenons-nous qu’Engels, originaire de Barmen, a le droit de dire nos provinces rhénanes.
  2. C’est le journal créé par Wagener, socialiste chrétien et féodal, pour extirper les effets de la propagande démocratique de la première Gazette rhénane où collaborait Karl Marx. L’un des premiers adversaires que combattit la Gazette allemande de Bruxelles, dont il va être question tout à l’heure, dirigée par Bornstedt, et où Marx et Engels oublièrent des articles retentissants, quoique anonymes, fut précisément ce socialisme féodal de l’Observateur rhénan. V. aussi le Manifeste communiste et le Commentaire, §§ 55-58.