Page:Mathorez - Les Étrangers en France sous l’ancien régime, 1919, v1.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE PREMIER

LA FAIBLESSE DE LA POPULATION SOUS L’ANCIEN RÉGIME


I. La fécondité des familles aux siècles passés. — II. Faible accroissement de la population décimée par trop de causes. — III. La mortalité des enfants. — IV. La peste et les calamités publiques. — V. Le célibat ecclésiastique et laïque. — VI. L’émigration. — VII. La guerre ; le duel ; les émeutes. — VIII. Mesures prises contre la dépopulation.


Avant d’étudier l’importance des éléments de nationalité étrangère qui se sont introduits dans la famille française au cours des quatre siècles qui précédèrent la Révolution, il a semblé nécessaire d’indiquer tout au moins les raisons principales qui rendirent ces alluvions indispensables à la vitalité de notre pays. La question de la pénétration des étrangers en France est intimement liée à celle de la faiblesse de notre population sous l’ancien régime.

Malgré la fécondité des unions d’antan, le nombre des habitants vivant sur le territoire français, tel qu’il était constitué en 1792, s’est très lentement et très faiblement accru ; si le royaume n’avait continuellement reçu des étrangers qui se fondaient dans le sein de la population, on eût promptement observé dans le nombre des sujets du roi un fléchissement considérable. Antérieurement à l’examen du rôle démographique et social que les forains ont joué dans l’ancienne France, quelques considérations générales sur la population qui l’habitait ne paraîtront sans doute pas déplacées ; elles marqueront la nécessité dans laquelle s’est trouvé le gouvernement royal d’attirer dans le pays des étrangers qu’il s’appliqua d’ailleurs à assimiler promptement.