Page:Maupassant - Contes du jour et de la nuit 1885.djvu/47

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et les yeux caves. Dès qu’ils furent dans la gare de Paris, elle le quitta sans même lui dire adieu.


Quand il la rencontra, le lendemain, dans l’omnibus, elle lui parut changée, amaigrie. Elle lui dit :

— Il faut que je vous parle ; nous allons descendre au boulevard.

Dès qu’ils furent seuls sur le trottoir :

— Il faut nous dire adieu, dit-elle. Je ne peux pas vous revoir après ce qui s’est passé.

Il balbutia :

— Mais, pourquoi ?

— Parce que je ne peux pas. J’ai été coupable. Je ne le serai plus.

Alors il l’implora, la supplia, torturé de désirs, affolé du besoin de l’avoir tout entière, dans l’abandon absolu des nuits d’amour.

Elle répondait obstinément :