Page:Maupassant - Le Horla.djvu/163

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mon clergé ; et, vengées, les deux petites femmes s’étaient levées, laissant leur omelette à demi mangée, et elles s’étaient placées des deux côtés du fauteuil de mon oncle, posant leurs mains sur ses bras pour le calmer, pour le protéger contre les entreprises criminelles de la Famille et de la Religion.

L’abbé et moi nous rejoignîmes maman dans la cuisine. Et Mélanie de nouveau nous offrit des chaises.

— Je savais bien que ça n’irait pas tout seul, disait-elle. Il faut trouver autre chose, autrement il nous échappera.

Et on recommença à délibérer. Maman avait un avis ; l’abbé en soutenait un autre. J’en apportais un troisième.

Nous discutions à voix basse depuis une demi-heure peut-être quand un grand bruit de meubles remués et des cris poussés par mon oncle, plus véhéments et plus