Page:Maupassant - Le Horla.djvu/174

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donne sur la rue Saint-Lazare, au premier ; et que j’ai la manie de me mettre à la fenêtre pour regarder passer les gens. C’est si gai, ce quartier de la gare, si remuant, si vivant… Enfin, j’aime ça ! Donc hier, j’étais assise sur la chaise basse que je me suis fait installer dans l’embrasure de ma fenêtre ; elle était ouverte, cette fenêtre, et je ne pensais à rien ; je respirais l’air bleu. Tu te rappelles comme il faisait beau, hier !

« Tout à coup je remarque que, de l’autre côté de la rue, il y a aussi une femme à la fenêtre, une femme en rouge ; moi j’étais en mauve, tu sais, ma jolie toilette mauve. Je ne la connaissais pas cette femme, une nouvelle locataire, installée depuis un mois ; et comme il pleut depuis un mois, je ne l’avais point vue encore. Mais je m’aperçus tout de suite que c’était une vilaine fille. D’abord je fus très dégoûtée et