Page:Maupassant - Le Horla.djvu/241

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et prononça, d’une voix lente et solennelle, les paroles latines qui lavent les âmes.

Avant qu’il les eût achevées, le vieillard fut agité d’une courte secousse, comme si quelque chose venait de se briser en lui. Il ne respirait plus. Il était mort.

M’étant retourné, je vis un spectacle plus effrayant que l’agonie de ce misérable : les trois vieilles, debout, serrées l’une contre l’autre, hideuses, grimaçaient d’angoisse et d’horreur.

Je m’approchai d’elles, et elles se mirent à pousser des cris aigus, en essayant de se sauver, comme si j’allais les tuer aussi.

La Jean-Jean, que sa jambe brûlée ne portait plus, tomba tout de son long par terre.

La Sœur Saint-Benoît, abandonnant le mort, courut vers ses infirmes, et sans un mot pour moi, sans un regard, les couvrit de leurs châles, leur donna leurs béquil-