Page:Maupassant - Le Horla.djvu/316

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Il redescendait la montagne à présent, fouillant de l’œil les gouffres, et parfois appelant, jetant un cri prolongé, mort bien vite dans l’immensité muette. Alors, il collait à terre l’oreille, pour écouter ; il croyait distinguer une voix, se mettait à courir, appelait de nouveau, n’entendait plus rien et s’asseyait épuisé, désespéré. Vers midi, il déjeuna et fit manger Sam, aussi las que lui-même. Puis il recommença ses recherches.

Quand le soir vint, il marchait encore, ayant parcouru cinquante kilomètres de montagne. Comme il se trouvait trop loin de sa maison pour y rentrer, et trop fatigué pour se traîner plus longtemps, il creusa un trou dans la neige et s’y blottit avec son chien, sous une couverture qu’il avait apportée. Et ils se couchèrent l’un contre l’autre, l’homme et la bête, chauffant leurs corps l’un à l’au-