Page:Maupassant - Le Rosier de Madame Husson.djvu/39

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envers la ville, envers nous tous, de donner jusqu’à votre mort l’excellent exemple de votre jeunesse.

« Ne l’oubliez point, jeune homme. Vous êtes la première graine jetée dans ce champ de l’espérance, donnez-nous les fruits que nous attendons de vous. »

Le maire fit trois pas, ouvrit les bras et serra contre son cœur Isidore qui sanglotait.

Il sanglotait, le Rosier, sans savoir pourquoi, d’émotion confuse, d’orgueil, d’attendrissement vague et joyeux.

Puis le maire lui mit dans une main une bourse de soie où sonnait de l’or, cinq cents francs en or !… et dans l’autre un livret de caisse d’épargne. Et il prononça d’une voix solennelle : « Hommage, gloire et richesse à la vertu. »

Le commandant Desbarres hurlait : « Bravo ! » Les grenadiers vociféraient, le peuple applaudit.

À son tour Mme Husson s’essuya les yeux.

Puis on prit place autour de la table où le banquet était servi.