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XVII

LE CAFÉ DE LA RENAISSANCE.


Grâce à la façon dont les choses avaient tourné, lors de la descente de police au cercle de la rue Bergère, on se rappelle que Coq n’avait pas été arrêté. Avec son audace ordinaire, il était revenu comme auparavant à la pension du père Lamoureux, tandis que Soulès et Oudaille, plus prudents, s’étaient totalement éclipsés depuis cette aventure.

Leurs amis les plus intimes ne savaient ce qu’ils étaient devenus. Coq seul était dans la confidence des deux chefs, et, en l’absence de Soulès, il déployait sur la rédaction du Barbare une dictature de circonstance qui ne pouvait laisser aucun doute sur l’étendue des pouvoirs dont il était momentanément revêtu.

Le journal le Barbare, dont Soulès était le rédacteur en chef, Coq le gérant, et dans lequel Oudaille, Léon Gaupin, le marquis et même Gédéon Mathieu déposaient de temps en temps leur prose ; le journal le Barbare, disons-nous, avait ses bureaux à l’entresol d’une maison formant le coin de la rue Saint-Séverin et du boulevard Saint-Michel, dont le rez-de-chaussée était occupé par un café se développant en façade sur le boulevard Saint Michel.