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XIII

AU TRIPOT.


Il y avait encore, en 1869, au numéro 13 de la rue Bergère, dans un corps de logis occupé depuis par une imprimerie, qui, elle-même, a disparu pour faire place au magnifique immeuble que l’on voit actuellement dans le fond de la cour, il y avait, disons-nous, un cercle, ou plutôt un tripot bien connu des joueurs du quartier.

On traversait une cour noire et malpropre, on montait un premier étage et l’on trouvait, au fond d’un long corridor, un vaste salon enfumé, dédoré, hanté par cette clientèle sans nom qui peuple les cercles de bas étage.

Parmi les joueurs du genre le plus suspect, on y rencontrait cependant assez souvent des négociants du quartier, des étudiants, et quelquefois, par exception, des jeunes gens d’un meilleur monde, fourvoyés ou congédiés des cercles élégants du boulevard.

Le maître de l’établissement était connu sous le nom de Barbaro, soit que ce fût son nom véritable, soit que sa figure, du genre espagnol le plus accentué, lui eût fait