Page:Maurice Joly - Recherches sur l'art de parvenir - Amyot éditeur - 1868.djvu/37

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avoir la plus mauvaise opinion et les croire capables de tout, qui donc ne les connaît pas ? Il n’y a, réflexion faite, rien de sérieux dans cette impression. On en va juger.

La connaissance des hommes suppose :

La connaissance approfondie d’une certaine somme de sentiments innés que l’on peut considérer comme faisant partout le fond de l’humanité.

La connaissance des principales idées, opinions ou préjugés qui ont cours.

Enfin la connaissance d’un certain nombre de types généraux qui constituent le commun des hommes ; et quand on est là, que sait-on ? Le bagage n’est pas gênant, on ne sait rien.

DES SENTIMENTS INNÉS.

Les sentiments innés sont des dispositions morales répandues dans la masse des hommes comme la chaleur et la lumière sont répandues dans les corps. Ils caractérisent l’esprit humain partout, sous toutes les latitudes, en Asie comme en Europe, chez les Kanacs des îles du Pacifique comme chez les Français, à Noukahiva comme à Paris.

Ainsi qui n’a remarqué par exemple que les infortunes des grands et des princes sont à peu près tout ce qui intéresse réellement dans l’histoire, et que leur chute, leur exil, la perte de leurs dignités