Page:Maurice Joly - Recherches sur l'art de parvenir - Amyot éditeur - 1868.djvu/48

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sur les trapèzes pour gagner le prix qui dépend de l’agilité des bras et des jambes.

Très évidemment l’obstacle n’est que déplacé ; au lieu d’être au-dehors il est au-dedans. La puissance individuelle rendue à la liberté de son essor fait son office d’exclusion comme tout autre mécanisme social en excluant les quatre-vingt-dix-neuf centièmes des concurrents qui se sentent tous l’appétit nécessaire pour prendre part aux fêtes de la vie.

On reste en présence de la force. De laquelle ? de la force morale ; mais en un sens cette force morale ressemble fort par ses effets à la force matérielle ? mais oui.

SUITE DE LA MÊME IDÉE.

La force morale est donc le premier élément dont il faut apprécier l’étendue chez les hommes. C’est la nuance essentielle qui les distingue. La force morale est une faculté mère parce qu’elle est habituellement accompagnée d’un certain nombre de facultés du premier ordre qui donnent prise sur le milieu ambiant, telles que le sang-froid, la dissimulation, le jugement, la prudence.

Certains hommes ont les passions si débiles, le vouloir si incertain, le mouvement si irrégulier, qu’on peut les assimiler à des choses. On en voit chez qui les passions sont violentes, mais la décision flottante