Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/127

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des lèvres, les mains derrière le dos, il mit un baiser sur la joue que lui tendit Berthe. Parker, tout aussi timide, en fit autant à la jolie Lucie, et Aurelle, comme Français, leur donna à toutes deux une tendre accolade.

— C’est bon, ça, mademoiselle, dit le petit docteur.

— Oui, dit Lucie avec un soupir, nous voudrions que ce soit tous les jours Noël.

— Oh ! mais pourquoi ? dit le docteur.

— Comme cela nous paraîtra triste après la guerre, reprit Berthe, quand vous serez tous partis ! Avant, on n’y pensait pas… on ne voyait guère personne… on travaillait… on ne savait pas autrement. Mais maintenant, sans les boys, le village sera bien vide… Nous ne resterons pas, ma sœur et moi : nous irons à Paris ou à Londres.

— Oh ! mais c’est triste, ça, dit le docteur.

— Mais non, dit Aurelle, vous vous marierez,