Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/15

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colonel, la guerre n’est plus un jeu de gentlemen.

— Nous n’imaginions pas, reprit le major, qu’il pût exister au monde de pareils goujats. Bombarder des villes ouvertes, c’est presque aussi impardonnable que de pêcher une truite avec un ver, ou de tuer un renard d’un coup de fusil.

— Il ne faut pas exagérer, Parker, dit le colonel froidement, ils n’ont pas encore été jusque là.

Puis il demanda poliment à Aurelle si la boxe l’avait diverti.

— J’ai surtout admiré, sir, la discipline sportive de vos hommes ; les Highlanders, pendant les combats, se tenaient comme à l’église.

— Le véritable esprit sportif, dit le major, participe toujours de l’esprit religieux. Quand, il y a quelques années, l’équipe de football néo-zélandaise vint en Angleterre et que, dès