Page:Maurois - Les Silences du colonel Bramble (Grasset 1918).djvu/159

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et d’enfants, et lui demandèrent quand la damnée guerre serait finie. Ils partageaient d’ailleurs sur ce sujet l’optimisme parfait du Padre.

L’un d’eux, un petit électricien à l’esprit vif, demanda à Aurelle de lui expliquer la question Alsacienne. Celui-ci raconta l’affaire de Saverne, les défilés des étudiants strasbourgeois devant la statue de Kléber, les pèlerinages des Alsaciens à Belfort pour la revue du 14 Juillet, et les jeunes gens qui, à vingt ans, quittaient famille et fortune pour venir en France être soldats.

Ils lui dirent qu’ils comprenaient qu’on aimât la France : c’était un beau pays. Toutefois il n’y avait pas assez de haies dans le paysage. Mais ils appréciaient les vertus ménagères des femmes, les arbres le long des routes et les terrasses des cafés. Ils parlaient de Verdun avec enthousiasme, mais beaucoup d’entre eux avaient été acquis pour