Page:Maury - Des ruses employées dans le commerce des solipèdes.djvu/20

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l’attention du vétérinaire ou du chaland paraît se fixer sur une imperfection, les yeux du vendeur surveillant, tout est mis en œuvre pour obtenir sans délai du mouvement et un changement de place.

Attention ! On va le mettre en action ; le plus souvent à l’allure du trot, car rarement l’on obtient de voir un cheval au pas, à moins que l’on insiste, surtout si c’est une bête nonchalante, un rossard.

Si on le sait boiteux d’un membre antérieur, il est stimulé de divers côtés, de manière à talonner le garçon trotteur qui cependant a du jarret et du poumon ; celui-ci cherche à le retenir pour briser les allures, et d’un bras vigoureux le tient, le poing sous la houppe, la tête relevée ; on a beau lui intimer de donner de la longe, il fait le sourd ; d’aller à gauche, c’est à droite qu’il se dirige, et vice versa. Si, au contraire, la claudication est dans le train postérieur, on débute par l’allure la plus lente, et, au retour, l’on vous gratifie d’un peu de trot, en attirant l’attention sur la largeur du poitrail, les actions relevées, un admirable port de tête, etc., etc.

Si le cheval n’a pas de l’âme, à chaque enjambée du garçon il est aiguillonné par la houssine ou le bâton qui agit adroitement, quand toutefois ce stimulant n’est pas remplacé par le claquement du fouet, ou le chapeau, dans lequel on tambourine.

Dans les grands établissements, on s’est réservé un terrain long et étroit entre deux murs, espèce de couloir où l’on exerce les chevaux pour leur donner les plus riches actions et où on les montre. Cet endroit est sablé ou couvert de sciure de bois pour émousser la sensibilité des pieds et toutes les boiteries qu’un sol