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l’on cherche à attirer l’attention : à quoi bon vanter la perfection, elle tombe trop sous les sens.

Lorsque le cheval convient sous le rapport de la conformation, de l’usage que l’on demande, et qu’il n’a pas été rejeté pour un vice trop marquant, le marché se débat entre vendeur et acheteur ; quelquefois un tiers est chargé de ce soin ; c’est le plus souvent un vétérinaire, soit parce qu’il est au courant des prix et qu’il juge d’après la marchandise, ou que l’acheteur est trop inexpérimenté et qu’il a foi dans son intégrité.

D’autres fois ce sont les courtiers qui, sans connaître souvent le chaland, surviennent comme par hasard, se mêlent adroitement à la conversation, et tout en vantant l’animal, cherchent à aplanir les difficultés, à faire trancher le différend, à couper un bras à l’un, une jambe à l’autre, en un mot aident le marchand qui paie cette intervention dans la transaction.

L’acheteur devrait se méfier de l’intervention de ce tiers qui a nom courtier, personnage ambigu qui vante toujours le cheval en question ; cet homme, ordinairement à la main du marchand, par ses belles paroles fait souvent décider un marché, et sait très-bien que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Morale que l’acheteur ne devrait jamais oublier.

Il ne reste plus qu’à examiner l’animal plus minutieusement. Nous n’avons pas à revenir sur les nombreuses ruses dont chaque partie du corps peut être l’objet, d’autant plus qu’il faudrait nous répéter lorsqu’il s’agira des vices rédhibitoires ; mais il est bon de noter, en passant, que, pendant l’examen des yeux, s’ils laissent à désirer, les garçons mettent tout en œuvre pour agiter l’animal, lui