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pas à ce moyen qui ferait preuve de la plus grande maladresse, car l’animal ne pourrait se servir des pinces pour la préhension des aliments, et le vide occasionné par le contact des molaires ferait découvrir trop aisément la fraude.

Avec eux, et par le germe de fève simulé, les chevaux marquent toujours, ou sont à la démarque, et, disent-ils, n’était-ce la mort du propriétaire ou du pareil, lui petit marchand ne les posséderait à aucun prix.

Lorsque ce sont des juments Brehaignes et que les incisives, n’importe l’âge, sont courtes et rafraîchies, voyez-vous, disent-ils, c’est à peine si la bête a six ans, les crochets sont à peine sortis.

Par le motif que ce spécialiste n’achète que des chevaux dont il tarde souvent au propriétaire de se débarrasser, ou des chevaux tarés et âgés malgré leur bonne mine, on doit prendre beaucoup plus de précautions, tant à la vente qu’à l’achat.

CHAPITRE V

Ruses employées en foire.


Si les roueries employées dans le commerce des chevaux sont innombrables, elles se montrent bien mieux sous toutes les formes dans ces lieux de réunion qu’on appelle foires. C’est, en effet, le rendez-vous de tout ce qui a intérêt à se livrer à des trafics illicites ; depuis l’homme élégant coiffé à l’anglaise, installant avec ostentation chaînes et breloques en or, orné d’une chevalière, le pantalon