Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/187

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FALSACAPPA.

Il faut savoir ce qu’il y a dans cette valise. (Deux brigands s’éloignent, gardant le courrier entre eux d’eux, au fond du théâtre.) À nous, Domino ! (Domino vient et fait sauter la serrure. Falsacappa prend des dépêches et les parcourt.) Ho ! ho ! nous touchons à la haute politique. Il s’agit de ce mariage dont je vous parlais, messieurs, de ce mariage entre la princesse de Grenade et notre jeune souverain, le duc de Mantoue. (Tous les brigands saluent. — Falsacappa commence à lire.) « En défalquant les deux millions… » (il fait signe à tout le monde de s’éloigner un peu ; Pietro seul reste auprès de lui. — Reprenant, bas.) « En défalquant les deux millions qui représentent la dot de la princesse, la somme due par la cour de Mantoue à la cour de Grenade se trouve réduite à trois millions. Ces trois millions seront remis à la personne qui accompagnera la princesse… » Trois millions !

PIETRO.

Trois millions !…

FALSACAPPA, continuant à lire tout bas.

Il est dit dans ces dépêches qu’on envoie au duc de Mantoue le portrait de la princesse de Grenade… il doit être là, ce portrait ?

PIETRO, tirant un écrin de la valise.

Le voici.

Il ouvre l’écrin.

FALSACAPPA, regardant le portrait que tient Pietro.

Ah mais ! elle est fort jolie, la princesse… fort jolie… mais pas plus jolie que ma fille…

Il prend dans sa poche le portrait de Fiorella et compare.

PIETRO, qui a retiré le portrait de l’écrin.

Eh bien, chef ?…

FALSACAPPA, prenant l’écrin et y mettant le portrait de sa fille.

Eh bien, mais… je pense qu’il ne faut rien faire qui