Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/245

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LE CAISSIER.

J’ai passé la nuit courbé sur mes chiffres…

LE PRINCE.

Oh ! alors…

LE CAISSIER.

Imaginez-vous, monseigneur… vous aussi, mesdames, vous pouvez écouter… imaginez-vous qu’hier, en faisant ma caisse, j’ai trouvé deux centimes de trop… Alors, je me suis dit : Je ne peux pas aller me coucher comme ça… il faut que je retrouve l’erreur… Et voilà, monseigneur, pourquoi j’ai ce matin le visage défait et la mine éreintée.

LE PRINCE.

Je sais que vous n’êtes pas un caissier ordinaire… Sommes-nous un peu riches, en ce moment ?

LE CAISSIER.

Si nous sommes riches !… je crois bien que nous sommes riches !

LE PRINCE.

C’est très bien !… La marquise, alors, vous dira ce que coûte son hôtel… vous paierez…

LE CAISSIER.

Ah ! ah !

LE PRINCE.

Vous paierez aussi une note que la duchesse a chez son couturier.

LA DUCHESSE, bas, au caissier.

J’aimerais mieux avoir l’argent, et payer moi-même…

LE CAISSIER, bas et s’inclinant.

Vous serez donc toujours la même, madame la duchesse !

LE PRINCE.

Autre chose, maintenant… Pardon, mesdames…