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JOSÉ.
Si je le veux ?… je crois bien que je le veux !…
CARMEN.
Où sont mes castagnettes ?… qu’est-ce que j’ai fait de mes castagnettes ? (En riant.) C’est toi qui me les a prises, mes castagnettes ?
JOSÉ.
Mais non !
CARMEN, tendrement.
Mais si, mais si !… je suis sûr que c’est toi… ah bah ! en voilà des castagnettes. (Elle casse une assiette, avec deux morceaux de faïence, se fait des castagnettes et les essaie…) Ah ! ça ne vaudra jamais mes castagnettes… Où sont-elles donc ?
JOSÉ, trouvant les castagnettes sur la table, à droite.
Tiens, les voici…
CARMEN, riant.
Tu vois bien… c’est toi qui les avais prises…
JOSÉ.
Ah ! que je t’aime, Carmen, que je t’aime !
CARMEN.
Je l’espère bien !
DUO
CARMEN.
Je vais en ton honneur danser la romalis,
Et tu verras, mon fils,
Comment je sais moi-même accompagner ma danse…
Mettez-vous là, don José : je commence !
Elle fait asseoir José dans un coin du théâtre. Petite danse. — Carmen, du bout des lèvres, fredonne un air qu’elle accompagne avec ses castagnettes ; José la dévore des yeux. On entend au loin, très au loin, des clairons qui sonnent la retraite. José prête l’oreille : il croit entendre les clairons, mais les castagnettes de Carmen claquent bruyamment. Il s’approche de Carmen, lui prend le bras, et l’oblige à s’arrêter.