Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/169

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serait moi désormais qui lui fournirais toutes ses perruques… Par exemple, quand je voulus m’en aller pour venir retrouver ma petite Toinon, on me déclara que c’était impossible… « Non, non, vous ne partirez pas… vous en êtes maintenant de la conspiration, vous en êtes… » Et, pendant huit jours, on me garda au château… Enfin, hier soir on me dit qu’il se présentait une occasion favorable : le régent, revenant de chez madame de Parabère, — c’est sa Toinon, à lui… — devait traverser le bois de Boulogne à quatre heures du matin… Ce matin donc ; à trois heures et demie, je me trouvais sur le chemin qu’il devait suivre… on nous montre une voiture qui arrivait au grand trot : « Il est là, nous dit-on, il est là, le voilà !… » Nous nous élançons, et, tout aussitôt, pif, paf !… ta ra ta ta… nous sommes salués par une volée de coups de fusil… des soldats du guet paraissent de tous les côtés… Si nous détalons alors, je vous le demande !… je galope, mon cheval tombe, je continue ma route à toutes jambes et enfin j’arrive ici… Voilà ce que c’est que la conspiration de M. de Cellamare ! Peut-être bien que les historiens la raconteront d’une autre manière, mais la vérité, la vraie vérité, la voilà ! (Entre Toinon.) Ah ! c’est Toinon…


Scène V

BERNADILLE, TOINON.
TOINON, . Elle croise les bras et, sans dire un mot à Bernadille, le regarde avec fureur.
DUETTO et COUPLETS.
TOINON.
Ainsi, te voilà !
BERNADILLE.
Me voilà.