Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/188

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La foule, dans le fond du théâtre, regarde venir les archers du guet. — Pendant le dialogue qui suit, on entend se rapprocher une petite marche militaire, fifres et tambours.

TOINON, qui sort de son cabaret.
Et tu crois réussir ?
MARGOT.
Et tu crois réussir ? Je tiendrai ma promesse :
Oui, Toinon, je le sauverai.
Mais tâche de calmer la frayeur qui t’oppresse
Ou nous somm’s fricassé’s…
TOINON.
Ou nous somm’s fricassé’s… C’est bien, je tâcherai.

Pendant la reprise du chœur entrent, précédés de fifres et de tambours, les archers du guet.

REPRISE DU CHŒUR.
Encore un gueux qu’on va pincer,
Etc…
LE COMMISSAIRE.
Gardez bien toutes les issues,
Et placez des soldats au coin de ces deux rues :
Nul ne doit plus sortir d’ici !
FLAMMÈCHE, DÉLICAT.
Nul ne doit plus sortir d’ici !
MARGOT.
Pas même moi ?
LE COMMISSAIRE.
Pas même moi ? Qui, vous ?
MARGOT.
Pas même moi ? Qui, vous ? Moi donc, la boulangère !
Prétendez-vous me retenir aussi ?…
LE COMMISSAIRE, saluant.
Je sais trop ce qu’on doit, ma chère,
À vos écus ainsi qu’à vos attraits…
Laissez passer la boulangère !
MARGOT.
Avec mes quatre grands laquais…