Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VIII.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on l’aurait suivie, on t’aurait découvert peut-être… je le lui ai dit…

BERNADILLE.

Et ça a suffi pour l’empêcher !…

MARGOT, de plus en plus embarrassée.

Sans doute, la prudence… la raison…

BERNADILLE.

À la bonne heure !… quand on me dit une chose juste, je ne m’entête pas…

Fausse sortie.

MARGOT, à part.

S’il savait que Toinon est venue trois fois et que trois fois je l’ai mise à la porte !…

BERNADILLE, redescendant.

Mais je sais bien que, moi, à sa place…

MARGOT.

C’est que nous autres, nous aimons mieux que vous !… c’est que, lorsqu’il s’agit de sauver celui que nous aimons, nous savons tout sacrifier… même notre amour !

BERNADILLE.

C’est de la raffinerie tout ça… c’est de la raffinerie !…

Paraissent Flammèche et Délicat en fariniers, tout blancs de farine, portant deux sacs énormes.

MARGOT.

Quelqu’un encore… prends garde !… Ah ! non… ce sont les deux porteurs qui apportent la farine.


Scène IV

Les Mêmes, FLAMMÈCHE, DÉLICAT.
FLAMMÊCHE.

Nous voilà, nous… nous apportons la farine…